et puis y'a des trucs qui commencent a te foutre

et puis y'a des trucs qui commencent a te foutre en l'air, des trucs de loose, genre y'a plus de savon, il fait trop froid le matin, j'ai raté mon bus, j'ai les genoux qui font mal, de la pluie dans les yeux, vaudrait mieux aller dormir, en écoutant au café du canal peut être, ou non, arrêter de se farcir soi même.

et si ça met les deux pieds dans ton équilibre, tu sais, le truc que tu tiens doucement sur tes épaules pour pas le fracasser, tu sais, quand tu ris trop fort, tu le sens vaciller. parfois tu le sens solide, tu te secoue de toutes tes forces, et non. tu le sens solide. et parfois tu sens leurs pieds arriver. oui, mais. tu sais quel est le problème. souvent tu les évites hein. et puis là, tu avances. tu as peur, tu ne sais pas si c'est assez solide. au fond, tu ne sais pas si tu tiendras debout. comme si ça ne tenais a rien. alors que si. et alors, toi, tu ne le sais pas. tu t'apprêtes a tomber. à chaque seconde. ce n'est même pas ça. tu aimerais le voir arriver. te dire, voila c'est maintenant. tant pis si tout s'écroule, je l'ai prévu. voulu. mais là tu ne sais plus très bien, si c'est eux ou toi même qui shooterons dans tes épaules. tu ne sais plus très bien si tu dois courir pour rattraper ceux qui s'en vont, et qui ne veulent rien dire. peut etre que si tu courrais ils auraient un sens. et si ça mettais tout par terre ? et peut être qu'a trop regarder, tu vas finir par tout perdre. parce que pour l'instant c'est chaud, et froid, et ça te manque. et ça ne tiens pas plus solidement. et si, ça ne bouge plus, plus jamais ? ce sera pire ou mieux que si ça avait gonflé ? peut être, que tu ne sauras jamais. tu aimerais que ça avance dans ton sens. épaule contre épaule. tu aurais quelqu'un pour rattraper ton équilibre. tu te sens butée. et puis si triste. si grande. ça ne veut rien dire. non, parce qu'elle rit trop fort, elle résiste jusqu'a ce qu'on la pousse. tout est mélangé, tout. sauvage. comme si elle n'aimait plus qu'on la regarde. au fond c'est pas grave. c'est vraiment pas grave. tu n'as jamais su regarder loin devant n'est ce pas ? tu ne sais plus ce qui t'attend. plus du tout. tu ne sais plus comment t'y prendre. ça aussi ça s'apprend. ça aussi. peut être que tu n'auras plus longtemps a tempêter pour savoir. peut être que tu n'auras plus longtemps a attendre. et tu en auras d'autres. des tempêtes, à attendre. tu le savais pourtant, que tu avais beaucoup trop d'espoir. c'est un peu trop juste. pour devenir solide. tu te la construit cette sérieuse cuirasse. qui sait, y'aura peut être quelqu'un pour arrêter ça. en attendant, il reste encore un trou béant de derrière tes yeux. et un dans la gorge. si tu pars en te disant que tu n'auras plus besoin de pleurer. alors vas-y. de toute maniere, tu attends beaucoup trop. peut être pas assez. fait le. avance. tiens leur la main bien fort. ça restera sur tes épaules.